Cette année nous célébrons les 100 ans de la proclamation de l’Héroïcité des Vertus de Thérèse…Programme

Le 14 août 1921, il y a 100 ans, « la Servante de Dieu, sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus de la Sainte Face » devenait « Vénérable ». Le  pape Benoît XV reconnaissait ses vertus et exaltait à travers elle, la voie de l’Enfance spirituelle.  

L’Église par cette déclaration met en exergue deux qualités qui révèlent la jeune carmélite : l’oubli de soi et la confiance en la Providence divine et sa miséricorde. Par l’exemple de sa vie et par ses écrits la petite Thérèse nous invite à la conversion du cœur et à tout remettre entre les mains du Seigneur.

C’est à partir de la prise de conscience de sa « petitesse » que la carmélite de Lisieux offre à l’Eglise sa doctrine faite de confiance et d’abandon.

« Comment réaliser les désirs de ma pauvre petite âme ?… Ah ! malgré ma petitesse, je voudrais éclairer les âmes comme les Prophètes, les Docteurs, j’ai la vocation d’être Apôtre… je voudrais parcourir la terre, prêcher ton nom et planter sur le sol infidèle ta Croix glorieuse, mais, ô mon Bien-Aimé, une seule mission ne me suffirait … » (Ms B 3 r)

L’Assomption : un magnifique rendez-vous au Sanctuaire de Lisieux pour redire la relation que sainte Thérèse et les saints Louis et Zélie Martin entretiennent avec la Vierge Marie.

Extrait de la déposition au second Procès Apostolique de la Servante de Dieu de sa sœur Céline, en religion sœur Geneviève.

« Dès son enfance, la Servante de Dieu s’appliqua à pratiquer toutes les vertus. On ne sait vraiment laquelle louer da­vantage, car toutes brillèrent sur-éminemment en elle, avec cependant un carac­tère d’originalité tout personnel. A ce point de vue, c’est parmi les vertus théo­logales, la charité pour Dieu qui domine, par sa hardiesse et la délicatesse de ses sentiments. Elle aima le bon Dieu comme un enfant chérit son père, avec des tours de tendresse incroyables. Les vertus cardinales ne furent pas moins louables en la Servante de Dieu: l’humilité surtout atteignit en elle les der­nières limites, et c’est pour être plus hum­ble et plus petite qu’elle suivit la « voie d’enfance spirituelle », ou plutôt c’est cette voie suivie fidèlement qui la rendit hum­ble et simple comme une petite enfant.
Sans doute Thérèse, surtout dans son enfance, avait de petits défauts, par exemple une sensibilité excessive; mais les défauts bien réprimés deviennent une beauté, et comme elle sut toujours se do­miner, sa physionomie revêt un cachet de grandeur et de force qui me ravit. Ses actes de renoncement étaient spon­tanés et multiples. Elle avait une énergie tenace qui s’exerçait sans bruit, sans s’ar­rêter aux difficultés. Mais chez elle, tout était simple et na­turel, aussi l’héroïcité de ses vertus pou­vait‑elle passer inaperçue pour la plu­part des sœurs. »

« Au terme de sa vie terrestre, l’Immaculée Mère de Dieu a été élevée en son corps et en son âme à la gloire du Ciel ». Tel est le privilège que la Vierge Marie tient de la mort et de la résurrection de son Fils Jésus, au matin de Pâques. C’est cette vérité de foi que le Pape Pie XII a transcrit dans le Dogme de l’Assomption de la Vierge Marie, en 1950. « Découlant de sa maternité divine, l’assomption de Marie est pour toute l’humanité un gage d’espérance, une promesse de résurrection » comme l’exprime l’introduction liturgique du 15 août.

Quelle relation Thérèse entretient-elle avec la Sainte Vierge ?

La guérison par le sourire de la Vierge Marie…

Le 13 mai 1883, alors que la statue est posée sur une commode, près du lit où la petite Thérèse Martin de 11 ans souffre depuis des semaines d’une « étrange maladie », ses sœurs, inquiètes pour elle, s’agenouillent aux pieds du lit et se tournent vers la Vierge. Thérèse raconte : « Ne trouvant aucun secours sur la terre, la pauvre petite Thérèse s’était aussi tournée vers sa Mère du Ciel, elle la priait de tout son cœur d’avoir enfin pitié d’elle… Tout à coup la Sainte Vierge me parut belle, si belle que jamais je n’avais rien vu de si beau, son visage respirait une bonté et une tendresse ineffable, mais ce qui me pénétra jusqu’au fond de l’âme ce fut le « ravissant sourire de la Ste Vierge ». Alors toutes mes peines s’évanouirent. » (Manuscrit A 30v) Voilà comment cette statue reçut le nom de Vierge du Sourire.

Mais avant cet épisode raconté par Thérèse, cette statue avait déjà toute une histoire…

Paris, 1734. Le curé de St-Sulpice commande à un jeune sculpteur prometteur, Bouchardon, des statues pour son église, dont une Vierge en argent. Les paroissiens donnent leur argenterie, le prêtre, dit-on, n’accepte les dîners qu’à condition de partir avec les couverts… d’où ce surnom de Notre-Dame de Vieille-Vaisselle donné à la statue ! Fondue sous la Révolution avide du précieux métal, elle est remplacée en 1832 par une reproduction plus petite, dont notre « Vierge du Sourire » est une copie en plâtre.

Elle fut offerte au jeune Louis Martin (père de Thérèse) par une vieille dame d’Alençon fort pieuse et confiante de trouver en lui une personne digne d’accueillir un tel présent. Célibataire, Louis la place dans son Pavillon où il se retire pour lire et prier. Après son mariage, la statue devient le centre de la prière familiale. On l’entoure de fleurs pendant le mois de Marie. Souvent Zélie se tourne vers la Sainte Vierge et confie avoir reçu « des faveurs que moi seule connais ». Aux Buissonnets, la statue conserve une place prépondérante.

La statue « entre au Carmel » apportée par Céline en 1894. Elle est placée à l’entrée de la cellule de Thérèse. On lit en première page des manuscrits autobiographiques de Thérèse Histoire d’une Âme : « Avant de prendre la plume, je me suis agenouillée devant la statue de Marie, je l’ai suppliée de guider ma main afin que je ne trace pas une seule ligne qui ne lui soit agréable.»
C’est encore sous les yeux de Marie, sous les traits de cette même statue, que Thérèse vivra ses dernières semaines, à l’infirmerie du carmel. La statue se trouve aujourd’hui au Carmel, au-dessus du tombeau de Thérèse.

Extrait de la poésie 54 « Pourquoi je t’aime ô Marie » écrite par sainte Thérèse

Bientôt je l’entendrai cette douce harmonie

Bientôt dans le beau Ciel, je vais aller te voir

Toi qui vins me sourire au matin de ma vie

Viens me sourire encor… Mère… voici le soir !…

Je ne crains plus l’éclat de ta gloire suprême

Avec toi j’ai souffert et je veux maintenant

Chanter sur tes genoux, Marie, pourquoi je t’aime

Et redire à jamais que je suis ton enfant !……