Le 17 juillet 1897, sœur Thérèse écrit une dernière lettre à Léonie qui se trouve en vacances en famille avec les Guérin au château de la Musse. Thérèse est heureuse de prendre la plume. Elle pensait que son temps sur la terre était compté. Mais pour l’heure « Le bon Dieu paraît vouloir prolonger un peu mon exil, je ne m’en afflige pas car je ne voudrais point entrer au Ciel une minute plus tôt par ma propre volonté » (LT 257).

Thérèse encourage Léonie qui depuis deux ans maintenant est ressortie de son deuxième essai à la Visitation. Elle lui dit : « L’unique bonheur sur la terre c’est [d’abord] de s’appliquer à toujours trouver délicieuse la part que Jésus nous donne. » C’est ensuite : « t’occuper de l’unique chose nécessaire » se référant à la réponse de Jésus à Marthe qui l’interroge sur l’attitude de Marie dans l’Évangile selon saint Luc (10, 38-42).

Qu’est-ce donc que cette « unique chose nécessaire » ? Que l’on soit au couvent ou dans le monde, quelle que soit la vocation de chacun(e), « l’unique chose nécessaire » est de « faire plaisir à Jésus, t’unir plus intimement à Lui. » Ainsi, « si tu veux être une sainte cela te sera facile. »

Sainte Thérèse est toujours très concrète. Le chemin de la sainteté, ici-bas, réclame de notre part de choisir librement de vouloir faire plaisir à Jésus, dans les plus grandes comme dans les plus petites choses. Finalement, choisir ce que saint Paul conseille déjà : « Ce qui est bon, ce qui est capable de Lui plaire, ce qui est parfait » (Romains 12,2).

Thérèse et Léonie savent pouvoir compter sur l’intercession des saints au Ciel. Léonie a passé commande : « Tu veux qu’au Ciel je prie pour toi le Sacré Cœur, sois sûre que je n’oublierai pas de Lui faire tes commissions… » et Thérèse poursuit : « …et de réclamer tout ce qui te sera nécessaire pour devenir une grande Sainte. »

Thérèse a compris dans l’Espérance chrétienne qui la fait vivre et dans l’expérience qui est la sienne dans la Communion des saints que les saints du Ciel s’occupent de nous. Elle a surtout compris, notamment le 9 mai 1896 où elle voit en songe Mère Anne de Jésus, la fondatrice du Carmel en France que les saints du Ciel nous aiment. C’est pour cela qu’ils s’occupent de nous.

Avec assurance, Thérèse incite Léonie à la joie et à l’espérance et termine ainsi sa lettre : « À Dieu, ma Sœur chérie, je voudrais que la pensée de mon entrée au Ciel te remplisse d’allégresse, puisque je pourrai t’aimer encore davantage. »

Père Olivier Ruffray, Recteur du Sanctuaire, pour le numéro de novembre de la Revue Thérèse de Lisieux